Les Etats-Unis sont un véritable terrain de jeu pour géologues amateurs et professionnels. La dérive des continents, la collision des plaques tectoniques, l’activité volcanique et l’action des forces qui régissent notre planète ont façonné les paysages fascinants de pays hors normes.
Antelope Canyon
Antelope Canyon est composé de deux canyons, l’Upper Antelope Canyon long de 200m et accessible à tous les randonneurs et le Lower Antelope Canyon, beaucoup plus étroit et reparti en plusieurs niveaux qui s’atteignent par des escaliers.
Ces canyons sont ce que l’on appelle des slots canyons : des crevasses ou des failles rocheuses très étroites formées par l’érosion. Aujourd’hui leur dangerosité est reconnue par les grimpeurs notamment après l’accident de Aron Ralston, dont l’histoire est racontée dans le film 127h.
Pour les indiens Navajos, ces canyons représente les dons et les pouvoirs de Mère Nature, et y entrer constitue une expérience spirituelle semblable à entrer dans une cathédrale. Il faut dire que l’endroit à quelque chose de magique lorsque les rayons du soleil se frayent un chemin pour venir se refléter sur les parois et accentuer les couleurs des falaises de grès rouge.
Colorado River
Il y a 5 millions d’années, le plateau du Colorado s’est soulevé, piégeant les cours d’eau qui le traversaient et donnant naissance au fleuve Colorado. Ce dernier et ses eaux tumultueuses sont à l’origine de la création des paysages du Grand Canyon, du Horseshoe Bend, des Canyonlands ou encore du Black Canyon.
Plusieurs grands barrages furent construits afin de maitriser les eaux du fleuve dont le Hoover Dam, le Davis Dam ou encore le barrage de Glen Canyon qui donna alors naissance à un lac artificiel aujourd’hui connu de tous : le Lac Powell.
Le Colorado River prend sa source dans le Rocky Mountain National Park dans le nord de l’État du même nom, poursuit sa route sur les terres arides de l’Arizona et à travers de sinueux canyons et vient ensuite se jeter dans le golfe de Californie, après avoir parcouru environ 2 330 km.
Shiprock
Parmi les paysages les plus saisissants du Far West, il y a le majestueux Shiprock. Contrairement à ce que l’on pourrait penser il ne se situe par en Arizona ou en Utah mais au Nouveau Mexique.
Baptisé aussi Tsé Bit’ A’í – « la roche avec des ailes », ce lieu est sacré pour les Indiens Navajos qui estiment que la roche était par le passé un grand oiseau qui a transporté leurs ancêtres de leurs terres ancestrales au Nouveau Mexique. Pour les géologues, cette curiosité géologique époustouflante est le vestige d’un cône volcanique, victime de l’érosion depuis des millions d’années.
Les colonnes du Lac Crowley
Ou la porte vers un monde parallèle.
Il y a plus de 760 000 ans, une gigantesque éruption volcanique recouvrait la Californie d’un épais manteau de cendres. En redescendant, ces cendres se sont agglomérées pour constituer un plateau terrestre, dont on retrouve une partie au Lac Crowley.
Si l’on sait de quelles matières elles sont constituées, le mystère demeure entier sur la manière dont ces milliers de colonnes se sont formées en cylindre. Espacées à intervalles réguliers et reliées en leur sommet par des arches, certains estiment qu’elles seraient le résultat de l’écoulement de l’eau à travers des couches de cendres volcaniques, de la même manière que l’eau s’écoulerait dans une cafetière.
Tant que le secret n’est pas percé à jour, on peut rêver à l’entrée d’un monde mystérieux, abandonné depuis des millénaires par quelque civilisation disparue.
Arches National Park
150 millions d’années d’histoire. Il est difficile de s’imaginer qu’une vaste mer se tenait à l’emplacement où se trouve aujourd’hui l’Arches National Park. Un formidable condensé de retrait de la mer, d’assèchement des terres, de forces tectoniques en exercice et d’érosion ont forgés ces majestueuses arches de grès rouges.
Ces arches sont en réalité des couches de sel parfois hautes de plus d’un kilomètre, recouvertes de sédiments oxydés qui leur donnent cette couleur rouge si esthétique.
Après la formation géologique du parc tel qu’on le connait à notre époque, les premières traces de présence humaine apparaissent à la fin de la dernière glaciation, soit il y a plus de 10 000 ans.
Plus récemment, les premiers européens espagnols, des colonies de mormons et des tribus amérindiennes se succèdent dans la région. Mais c’est seulement à la fin du XIXe siècle que des éleveurs, des fermiers et des chercheurs d’or s’y installent définitivement.
Aujourd’hui le parc compte la plus grande concentration d’arches naturelles au monde, soit plus de 2000 et mérite au minimum une journée complète de visite !
El Capitan – La Cascade du Feu
Il en existe beaucoup des merveilles géologiques au coeur du Yosemite National Park, mais parmi elles la plus impressionnante et la plus imprévisible est surement celle d’Horsetail Falls. Peu de visiteurs ont eu la chance d’assister à ce spectacle, et pour cause, il ne se produit que quelques jours dans l’année. Horsetail Falls est une chute d’eau saisonnière qui s’écoule en hiver et au début du printemps, à l’est d’El Capitan – l’une des formations rocheuses les plus connues du Parc. C’est en février que le miracle se produit à Horsetail Fall, connue aussi sous le nom de Firefall, et pour cause : le soleil couchant vient alors frapper la chute d’eau, l’embrasant d’éclats orange et rouges qui lui donnent une impression de lave en fusion.
Plusieurs conditions météorologiques doivent être réunies pour donner lieu à cette spectaculaire illusion d’optique. D’abord le manteau neigeux recouvrant El Capitan doit être assez conséquent pour que l’eau de la chute soit suffisamment alimentée. Ensuite la température doit être assez douce pour que la neige fonde. Enfin, le ciel doit être dégagé pour laisser passer les rayons du soleil couchant. De la même manière qu’une éclipse rarissime, l’événement est une institution et attirent de très nombreux photographes qui tentent de capturer ce moment hypnotisant.